Ici
sont présentées les hypothèses les plus
souvent rapportées par les anciens membres des équipages de Daphné
à partir de leurs expériences personnelles et des accidents qui ont
pu se dérouler par la suite sur d'autres sous-marins du même type.
A l'heure actuelle, rien ne permet d'affirmer la véritable
raison du naufrage de La Minerve.
Avarie
de barre :
-
Une avarie de barre liée à une erreur de conception
( pression hydraulique infèrieure à celle de l'eau ce
qui, en cas de fuite, la rendait inopérante ) a été
envisagée ; cette cause est peut être à l'origine
de la disparition de l'Eurydice 2 ans
plus tard. Des avaries de barre de plongée arrière se
sont produites plusieurs fois notamment sur le Galathée.
Une modification de cette barre de plongée devait être
faite lors des grands carénages. Elle n'était pas encore
réalisée sur la Minerve.
Défaillance
du tube d'air :
La
voie d'eau provoquée par une défaillance du tube d'air ou des échappements
est aussi à rajouter dans les hypothèses : à cette époque,
il n'existait pas de grille de protection sur le clapet de tête et
il est possible qu'un objet y est pénétré, bloquant sa fermeture.
Un grippage du piston de la presse du clapet de tête du à
la présence de grain de silice et conséquence du Mistral
fréquent dans cette zone de la Méditerranée est
une autre explication plausible du disfonctionnement de cet appareillage.
Il faut noter que la fermeture de la coupole était manuelle
et qu'elle fut remplacée par un système électro-pneumatique.
Plongée
profonde :
Le
sous-marin avait liberté de manoeuvre dans son secteur pour
parfaire son entrainement individuel, l'annulation de l'exercice avec
le Breguet lui laissait toute liberté pour faire des exercices
de plongée profonde. Malgré les très nombreuses
plongées effectuées à des profondeurs comprises
entre 200 et 300 mètres, il ne faut cependant pas oublier que
l'efficacité de la chasse d'air à haute pression est
inversement proportionelle à l'immersion. Pendant ce temps
le débit d'une voie d'eau croît comme la puissance 1/2
de l'immersion. Ainsi, le danger croit rapidement alors que sa méthode
pour le combattre décroit. Il faut donc réagir vite
en cas de voie d'eau, larguer éventuellement les plombs de
sécurité.
La coque du sous-marin doit être solide car à chaque
augmentation de 10m de l'immersion la pression augmente de 1kg par
cm2. Pour la Minerve, c'est jusqu'à 30 kg de pression. Cependant
si une cause quelconque fait descendre le sous-marin en dessous de
300m, des fuites commencent à apparaitre un peu partout aggravant
l'alourdissement. Les parties faibles des diverses ouvertures et presse-étoupes,
les circuits mis en pression vont craquer. En dessus de 600 mètres,
le sous-marin est presque surement noyé. Plus bas il sera même
entierement disloqué.